jueves, 20 de febrero de 2014







  • Molière

  • Naissance : 15 janvier 1622, Paris
  • Décès : 17 février 1673, Paris
    Formation : Lycée Louis-le-Grand





  • Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, né à Parisbaptisé le  en l'église Saint-Eustache, et mort le  à Paris, est un dramaturge auteur de comédies, mais aussi un comédien et chef de troupe de théâtre français qui s'est illustré au début du règne deLouis XIV.... lire plus

  • martes, 11 de febrero de 2014

    Histoire du théâtre


    La naissance du théâtre à l'Antiquité


    En Grèce
     au Vème siècle avant J.-C., lors des fêtes de Dionysos (dieu de l’ivresse de la création) des représentations théâtrales étaient données. Ces cérémonies de théâtre avaient alors un enjeu religieux, social et éducatif.

    Deux grands genres existent alors :

    - La tragédie. Les héros des tragédies grecques étaient des rois, des princes ou des personnages issus de la légende et de l’épopée. La tragédie est un drame. Il y avait les acteurs et un chœur qui commentait en chantant l’action qui se déroulait sur la scène. Auteurs principaux : Eschyle, Sophocle, Euripide...

    - La comédie, qui représente surtout les conflits familiaux. Auteurs principaux : Aristophane, Plaute...

    Le théâtre a un enjeu moral. A la fin de la pièce, le conflit est réglé, le spectateur peut tirer une leçon de la pièce qu’il vient de voir.

    Dans la Poétique, Aristote (384-322 av. J.-C.) définit la tragédie. Il y définit la mimêsis : il faut que les personnages soient une imitation des passions humaines aussi vraisemblable que possible. Aristote voit dans la tragédie un moyen pour l’homme de purifier l’âme de ses passions. Cette purification, ou catharsis vient de la pitié et la crainte qu’éprouvent les spectateurs envers les personnages de la tragédie. Dans la Poétique, Aristote dicte les règles du théâtre : règle des unités, respect de la vraisemblance et de la bienséance.

    La tragédie classique et la comédie au XVIIème siècle en France


    Le XVIIème siècle est le grand siècle français du théâtre.

    La tragédie classique française est inspirée des tragédies antiques grecques. Son action s'inspire de l'histoire ou des légendes. La tragédie classique respecte la règle des trois unités (unité d’action, unité de lieu et unité de temps). Elle doit respecter la vraisemblance et la bienséance. Le dénouement d’une tragédie est généralement tragique (par exemple la mort). Elle est composée de 5 actes.

    Racine et Corneille sont les grands auteurs de la tragédie classique (avec par exemple Le Cid pour Corneille et Andromaque,PhèdreBritannicus,... pour Racine).

    La comédie 
    cherche à divertir le spectateur, à le faire rire. Contrairement à la tragédie, dans la comédie, les personnages sont de condition moyenne ou modeste, et le dénouement est heureux. Molière est le plus illustre représentant du genre, avec des pièces comme Le MisanthropeL'AvareLe Malade imaginaire...
    Il existe plusieurs types de comédie :
    - comédie de caractère,
    - comédie de mœurs,
    - comédie d’intrigue,
    - comédie de sentiments,
    - comédie-ballet qui inclut des ballets.

    Le XVIIIème siècle


    Le théâtre au XVIIIème siècle en France


    Le XIXème siècle


    Le drame romantique naît dans la première moitié du XIXème siècle. Victor Hugo en expose les principes dans la préface de Cromwell. Le drame romantique se libère des règles classiques du théâtre et mêle différents registres. Le héros du drame romantique est passionné, et le dénouement de la pièce est malheureux, comme dans la tragédie.

    Auteurs principaux : Victor Hugo (CromwellRuy Blas...), Musset (Lorenzaccio), Vigny...
    Le drame romantique est inspiré par le théâtre de Shakespeare (dit théâtre élisabéthain, fin du XVIème siècle).

    Le vaudeville (ou théâtre de boulevard) est un type de comédie à la mode au XIXème siècle. C'est une comédie légère qui comporte généralement de nombreux rebondissements et qui repose sur des malentendus (quiproquos).


    Le XXème siècle

    Au XXème siècle, les auteurs se libèrent de toutes les conventions théâtrales, tout en jouant avec elles.

    Les références antiques sont très présentes dans certaines pièces de la première moitié du XXème siècle (Electre de Giraudoux,Antigone de Anouilh).

    Le théâtre de l’Absurde est apparu dans les années 1950. C'est une rupture totale par rapport aux genres classiques du théâtre. Le théâtre de l’Absurde traite de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général, celle-ci menant toujours à la mort. L’origine de cette pensée est le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. Ce mouvement s'inspire des surréalistes et des dadaïstes et est radicalement opposé au réalisme.
    Auteurs principaux : Samuel Beckett, Ionesco...

    Le XXème siècle est le siècle de la créativité et de la mise en scène.



    Lien interne : Le langage théâtral




    sábado, 8 de febrero de 2014

    Histoire de la littérature française
    Le XIXe siècle.


    Période très mouvementée
    • L'Empire (1804-1815)
    • La Restauration (1815-1830)
    • La monarchie de Juillet (1830-1848)
    • La Deuxième République (1848-1851)
    • Le Second Empire (1852-1870)
    • La Troisième République (1870-1940)





    L'Empire (1804-1815)


    Le XVIIIe siècle, siècle des Lumières, s’est terminé dans un grand bain de sang. Les Français, mécontents du gouvernement de Louis XVI qui les écrase de taxes mais exempte d’impôts la noblesse, se révoltent. Le 14 juillet 1789, des insurgés, aidés de soldats du roi, s’emparent de la Bastille, prison stratégique de Paris, ce qui encourage la population à se rebeller. C’est bientôt tout le pays qui fait la révolution. En 1793, le roi, symbole suprême d’un ancien ordre des choses, est exécuté. On guillotine aussi la reine et des milliers de nobles, ainsi que tous ceux que l’on soupçonne d’être contre la Révolution. Cette période sanglante sera baptisée la Terreur.

    À la suite de cet épisode, les révolutionnaires promettent aux autres nations de les aider à se libérer de la monarchie elles aussi. C’est ainsi que la France commence à envahir les pays voisins. Afin de se protéger, l’Angleterre et l’Autriche attaquent la France en 1793. La France sortira vainqueure de cette guerre de deux ans.

    À la tête des armées françaises se trouve alors un jeune et brillant (ainsi qu’ambitieux) général corse, Napoléon Bonaparte. Ayant progressivement concentré tous les pouvoirs entre ses mains, Bonaparte se fait sacrer Empereur par le pape Pie VII en 1804. Il promulgue de nouvelles lois – entre autres, il donne le droit à tous les Français d’accéder à la propriété et d’exercer un bon métier –, mais son régime est autoritaire. Napoléon soumettra presse et la littérature à une étroite censure. Son pouvoir est fondé sur la force militaire et la guerre ; en 1812, il a déjà conquis une grande partie de l’Europe occidentale (voir la carte ci-contre).

    Cependant, sa tentative de conquête de la Russie s’est soldée par un échec en 1814. Lorsqu’il perd contre les Britanniques et les Prussiens à Waterloo en 1815, il est définitivement exilé sur la petite île de Sainte-Hélène, où il meurt en 1821.


    La Restauration (1815-1830)


    De 1814 à 1830, c’est la Restauration. Il s’agit d’un difficile compromis entre la monarchie parlementaire (le modèle anglais) et le désir des royalistes de revenir à l’Ancien Régime. C’est donc dire que personne n’est pleinement satisfait pendant cette période, ce qui conduira éventuellement, en juillet 1830, à une révolution (les « Trois Glorieuses ») et à l’exil de Charles X, le dernier des Bourbons. Le retour de Napoléon en 1815 force l'exil de Louis XVIII à Gand pendant quelques mois.


  • C'est une monarchie constitutionnelle non démocratique (suffrage censitaire)
  • Renforcement progressif du régime autoritaire
  • Opposition des ultra-royalistes aux libéraux
  • La détérioration de la situation économique à partir de 1826 aboutit à la révolution de Juillet.


  • Deux rois : Louis XVIII et Charles X


    Louis XVIII
  • Roi de 1814 à 1824
  • Frère de Louis XVI, auquel il succède après la mort du Dauphin, Louis XVII vers 1795
  • A passé une grande partie de sa vie en exil (1789-1814 et 1815)
  • Voulut réconcilier les acquis de la Révolution et de l'Empire avec le retour de la monarchie

    Charles X
  • Roi de 1824 à 1830
  • Frère de Louis XVIII
  • Règne marqué par un renforcement de la politique autoritaire
  • Tenta de supprimer la liberté de presse
  • Abdiqua en 1830 en faveur de son petit-fils, mais c'est Louis-Philippe, soutenu par la bourgeoisie, qui accède au trône comme roi des Français (et non de France). La fin du règne de Charles X marque la fin des Bourbons en France. Louis-Philippe 1er, en effet, est issu de la branche cadette, les Orléans. Il est le dernier roi en France et aussi l'unique Orléans à avoir régné.


  • La monarchie de Juillet (1830-1848)

    Contrairement à ce que souhaitaient les républicains, l'exil de Charles X entraîne l’apparition d’une nouvelle branche de la famille royale sur le trône, les Orléans. De 1830 à 1848, c’est donc la monarchie de Juillet. Louis-Philippe est cependant surtout un « roi bourgeois », c’est-à-dire qu’il défend les intérêts des classes possédantes contre une contestation sociale qui s’affirme. L’assise de la monarchie de Juillet est étroite (elle provient du suffrage censitaire, ce qui signifie que les électeurs sont une faible minorité fortunée de la population), et le régime de Louis-Philippe entrave la liberté d’expression et refuse les réformes.


    La Deuxième République (1848-1851)


    C’est ainsi qu’en 1848, alors que sévissent chômage et famine, une insurrection éclate à Paris, qui déclenche une vague de révolutions à travers l’Europe1. La révolte des ouvriers parisiens est très durement réprimée et la Seconde République (1848-1852), proclamée dans l’enthousiasme, laisse vite place à la désillusion. L’instauration du suffrage universel conduit à l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte. Mais le prince-président met fin à la République par un coup d’État le 2 décembre 1851, et c’est le début du Second Empire (1852-1870).

    « Les années 1830 à 1850 sont sans doute la période du siècle où les écrivains sont le plus engagés dans les luttes politiques : Victor Hugo et Lamartine sont parlementaires, Alfred de Vigny tente de l’être. Devenu l’un des chefs de l’opposition sous Louis-Philippe, Lamartine est chef du gouvernement provisoire en 1848. Opposant déterminé au coup d’État du 2 décembre 1851, Victor Hugo est contraint à l’exil et ne regagnera la France qu’en 1870. »

    Le Second Empire (1852-1870)


    Napoléon III (château de Compiègne)
    Le Second Empire amène une période de prospérité économique. Les infrastructures et l’industrie se développent, le système bancaire est en plein essor et une nouvelle forme de commerce fait son apparition : les grands magasins (Émile Zola examine d’ailleurs ce phénomène dans son roman Au bonheur des dames). Si c’est surtout le milieu des affaires qui prospère, le sort des ouvriers n’est quand même pas sans s’améliorer. Mais le régime est toujours autoritaire et il se heurte, à partir de 1860, à des oppositions croissantes. La guerre franco-allemande et le désastre de Sedan – où Napoléon III, après avoir capitulé, sera fait prisonnier – entraîneront la révolution du 4 septembre 1870 et l’effondrement du Second Empire



    La Troisième République (1870-1940)


    C’est un début difficile pour la Troisième République (qui ne s’achèvera malgré tout qu’en 1940) puisque, en réaction contre l’élection d’une majorité conservatrice et favorable à la paix, le peuple de Paris s’insurge et s’organise en Commune (mars-mai 1871). Mais le gouvernement, installé à Versailles, reprend militairement Paris avec l’aide des Allemands et les communards sont sévèrement réprimés. Ceux qui échapperont au carnage de la Semaine sanglante, comme l’institutrice et écrivaine Louise Michel, seront exilés dans la colonie pénitentiaire de Nouvelle-Calédonie.

    Le régime républicain se heurte aussi à quelques reprises au courant nationaliste, animé par une volonté de revanche contre la Prusse après la perte de l’Alsace et de la Lorraine. C’est ainsi qu’en 1889, une première crise se fait sentir : la popularité du général Boulanger, autour duquel se liguent autant nationalistes que bonapartistes (voire même quelques monarchistes), semble mettre un instant le régime en péril. Puis, de 1896 à 1906, la France est profondément divisée par l’affaire Dreyfus : les républicains progressistes (dont Zola, avec son article J’accuse) défendent le capitaine israélite Dreyfus, accusé de haute trahison, alors que les nationalistes et conservateurs sont résolument antidreyfusards.

    viernes, 7 de febrero de 2014

    Histoire de la littérature française
    Le XVIIIe siècle





  • Le XVIIe siècle, chrétien, monarchique et classique, laisse une impression de stabilité
  • À l’opposé, le XVIIIe siècle aboutit à une crise violente
  • La Révolution française (1789) anéantit le système politique et social séculaire et instaure un ordre nouveau.




  • Le théâtre au XVIIIe siècle.       

  • La seule production demeurée vivante aujourd’hui est celle de Marivaux et Beaumarchais
  • Triomphe de la comédie
  • La majorité des auteurs s’inspirent de l’œuvre de Molière
  • Avec le temps, on perd le sens du comique moliéresque
  • Soit que la comédie s’oriente vers la satire ou vers l’attendrissement, ou soit qu’elle devienne, avec Marivaux, une délicate peinture de l’amour.


  •   L’héritage de Molière


    Comédie d’intrigue
  • franc comique dû au procédé classique de la farce
  • jeux de mots
  • situations burlesques
  • coups de théâtre

    Comédie de mœurs
  • témoignage vivant de la conduite morale de l’époque

    Comédie de caractères
  • personnages archétypés possédés par certaines manies

    Exemples
    Régnard (1655-1709)
  • Les Folies amoureuses (1704)
  • Le légataire universel (1708)

    Le Sage (1668-1747)
  • Turcaret (1709)

    Piron (1689-1773)
  • Métronanie (1738)

  • Nouvelles tendances

    Comédie spirituelle
  • L’esprit est roi
  • Absence du comique de geste, de réactions des personnages, de mots de caractère

    Comédie satirique
  • Satire sociale et politique
  • ironie
  • attaques vives contre les institutions
  • verve satirique gaie
  • sans méchanceté ni amertume

    Exemples
    Voltaire (1694-1726)
  • L’Indiscret (1725)

    Beaumarchais (1732-1799)
  • La Mère coupable (1767)
  • Le Barbier de Séville (1775)
  • Le Mariage de Figaro (1784)


  • Comédie attendrissante et moralisante
  • vive sensibilité
  • correction de l’homme par le rire et non par les larmes

    Comédie psychologique
  • minutieuse analyse des sentiments
  • absence d’ironie ou d’attendrissement
  • provoque plutôt un sourire amusé qu’un grand rire

    Exemples
    Destouches (1680-1754)
  • Le Philosophe marié (1727)

    Marivaux (1688-1763)
  • La Surprise de l’amour (1722)
  • Le Jeu de l ’amour et du hasard (1730)
  • Les fausses confidentes (1737)






  • miércoles, 5 de febrero de 2014



    Histoire de la littérature française
    Le XVIIe siècle



    Histoire et civilisation.

    À la fin du XVIe siècle, la France ne ressemble pas à celle que nous connaissons aujourd’hui. Ses limites sont loin de correspondre aux frontières actuelles. Le territoire est fractionné – à l’est, par exemple, plusieurs régions ne sont pas encore annexées, comme la Flandre et l’Artois, la Lorraine et l’Alsace, la Franche-Comté et la Savoie, entre autres, alors qu’au sud une partie de l’Auvergne et le Limousin sont encore indépendants. En fait, c’est au cours du XVIIe siècle, par une série d’annexions, que la France prendra la forme qu’elle a aujourd’hui encore.

    En ce début du XVIIe siècle, la France compte uniquement vingt millions d’habitants. Si elle est si peu peuplée, c’est à cause des guerres de religion du siècle précédent, qui ont fait des centaines de milliers de morts (que ce soit directement, par les massacres et les destructions, ou par les famines et les épidémies qui s’ensuivirent).

    De ces vingt millions de personnes, 200 000 habitent Paris. C’est donc dire que la France de ce temps est essentiellement rurale. Les villes sont rares et souvent de dimension réduite. Il faut dire que voyager est alors presque un exploit, parce que les routes sont mal entretenues et peu sûres. C’est pourquoi les communications sont plus que difficiles. Pourtant, il existe peu de différence entre la ville et la campagne : la souffrance est générale. À cause des guerres de religion, le pays est désorganisé, et de nombreuses années seront nécessaires pour redresser la situation.

    Toutefois, dans sa désorganisation, la société française n’est pas anarchique. Au contraire, le XVIIe siècle présente une société bien compartimentée. Au sommet règne le roi (qui n’a pas encore le pouvoir absolu qu’il détiendra plus tard), entouré des nobles. Ces grands seigneurs sont puissants, et détiennent de nombreux droits et privilèges. S’ils n’ont plus tout le pouvoir qu’ils avaient au Moyen Âge, il n’en reste pas moins que les guerres de religion leur ont profité : ils ont renforcé leur autonomie, et continuent à s’enrichir grâce aux nombreuses redevances qu’ils imposent aux populations. Leur titre est bien sûr héréditaire. Sous eux, les bourgeois – dont le nom signifie à l’origine habitant du bourg, villageois – constituent une classe montante. Par son travail, la bourgeoisie participera au développement et au redressement de la France ; elle sera aussi amenée à jouer un rôle politique de plus en plus important en participant au gouvernement du roi et en siégeant dans les parlements – les rois favoriseront cette ascension, cherchant ainsi à affaiblir la noblesse pour jouir d’un pouvoir plus grand. Le peuple, quant à lui, est toujours au bas de l’échelle sociale. Le peuple des campagnes, surtout, est dans une misère extrême, puisqu’il est soumis à un travail intense et fort mal rémunéré.

    Aussi injuste et inégale qu’elle puisse paraître, la société française est cependant unie par la religion – qu’ils soient catholiques ou protestants, tous croient : les athées sont encore rares.

    La misère du peuple, à cette époque, côtoie la somptuosité affichée par les classes privilégiées. En fait, alors qu’on sentre-tue, les dames de la cour sont passionnées par les romans ; tandis que les conspirations se succèdent, Nicolas Faret définit l’idéal raffiné du courtisan dans son ouvrage intitulé l’Honnête homme ou l’art de plaire à la cour (1630). Le début du siècle, période d’instabilité permanente, d’incessantes remises en cause, s’exprime dans une littérature de l’excès, de la démesure et de l’apparence : c’est l’apogée du mouvement baroque en France.

    lunes, 3 de febrero de 2014



    Histoire de la littérature française
    La Renaissance

    La Renaissance est un vaste mouvement culturel, un essor intellectuel provoqué par le retour aux idées et à l’art antiques gréco-latins, que l’on discerne déjà en Italie au XIVe siècle. En fait, on abandonne explicitement les valeurs médiévales, liées à la féodalité, et on tente de faire renaître les valeurs de l’Antiquité dans la civilisation européenne. Les hommes de la Renaissance ont une ferme volonté de faire revivre la culture antique sous tous ses aspects – avant tout par l’art, puisque l’aspect artistique est perçu comme un moteur de progrès pour l’humanité –, ce qui se traduit surtout par un retour aux canons artistiques et aux thèmes gréco-latins. L’homme a une conscience aiguë et nouvelle du rapport que l’art entretient avec son époque et celles qui l’ont précédée, c’est pourquoi la production artistique est au centre de cette « résurrection ».


    Les hommes de la Renaissance, pour la première fois de l’histoire, ont parfaitement conscience d’appartenir à une époque historique particulière, en rupture avec le Moyen Âge, mais héritière directe de l’Antiquité. De cette prise de conscience naît un enthousiasme nouveau pour la redécouverte des anciens savoirs et leur confrontation avec les récentes découvertes scientifiques. En fait, depuis des siècles, l’Église est le maître à penser de l’Europe, et elle a adopté les conceptions scientifiques d’Aristote. La Renaissance, glorification de l’Antiquité, trouve tout ce dont elle a besoin comme explications scientifiques dans la traduction d’Aristote (de la botanique à la géologie en passant par la géographie). C’est un peu contre Aristote que se développera la pensée moderne. Le Polonais Copernic (1473-1543) est le premier à remettre en cause le système géocentrique d’Aristote en proposant un système où les planètes gravitent autour du soleil, sur des orbites circulaires. Il jettera ainsi les bases pour l’Italien Galilée (1564-1642).

    Mais ces nouvelles idées suscitent une résistance passionnée – dont le procès de Galilée est sans doute l’épisode le plus célèbre. En effet, l’Église sent son autorité, sa puissance menacée par ces remises en cause de sa Vérité.

    L’esprit de l’homme de la Renaissance est caractérisé par un fort désir d’intériorité. En effet, fort de sa « nouvelle vie » qui ne tourne plus autour de ses relations avec son seigneur, l’homme se découvre comme une personne. Plus encore, il se découvre comme une personne digne d’intérêt : ce n’est plus Dieu, mais l’homme qui est au centre des réflexions des savants. Et cet homme a un nouveau rapport au monde : il a un nouvel appétit de vivre, il refuse une vie abstraite et théorique et souhaite expérimenter. Ce n’est probablement pas étranger à ce fait si la Renaissance est le début de l’ère des grandes découvertes, si on y invente l’imprimerie (Gutenberg est le premier à penser à mécaniser l’impression), entre autres.

    L’écrivain de la Renaissance, comme tous les intellectuels, est profondément marqué par l’apparition du livre imprimé. Il faut dire que l’automatisation de l’impression marque si profondément la Renaissance qu’on peut se demander si elle aurait eu le même retentissement sans elle. Ainsi, la large diffusion des livres que permet l’imprimerie fait non seulement augmenter considérablement l’influence et la renommée des auteurs, mais elle leur permet aussi d’enrichir leur travail par un accès plus facile aux idées, aux histoires et au style des autres écrivains.

    Enfin, la littérature n’est plus réservée à quelques érudits qui ont accès à de trop rares manuscrits ! D’ailleurs, s’ils demeurent toujours une minorité, les intellectuels forment un groupe beaucoup plus vaste et diversifié qu’au Moyen Âge, et qui s’intéresse à davantage d’objets d’études : œuvres littéraires françaises, italiennes, anglaises, grecques, latines, mais aussi théologie, philosophie, droit, sciences, philologie, etc. Bien qu’ils soient encore souvent des clercs, les savants se consacrent de plus en plus au développement d’une pensée laïque et d’une littérature profane.

    L’écrivain de la Renaissance participe du même coup à l’enrichissement du français : il contribue à fixer l’orthographe, la grammaire, la syntaxe. C’est en effet à cette époque d’affirmation d’une culture nationale que s’écrivent les premiers dictionnaires – qui sont alors bilingues (en France, le premier grand dictionnaire, de Robert Estienne, français-latin, date de 1538). Rabelais plus que tout autre a joué un rôle de premier plan, puisqu’il a fait entrer dans la langue française des centaines de mots, et que plusieurs de ses proverbes et de ses expressions sont encores connus aujourd’hui et repris dans les dictionnaires pour illustrer l’utilisation de certains mots.

    Si la principale caractéristique de la littérature de la Renaissance est sans doute l’abondance des références à l’Antiquité, l’écrivain du XVIe siècle s’inspire aussi des événements de son époque ou des œuvres de ses contemporains. C’est en effet le mélange d’ancien et de nouveau qui favorise la Renaissance des arts et des lettres. C’est ainsi que l’on sent l’influence de la poésie de Pétrarque dans les vers de Louise Labé, que Montaigne parle des cannibales du Nouveau Monde, que Rabelais présente un programme d’éducation humaniste dans sonGargantua, ou que Marguerite de Navarre peint les mœurs amoureuses des nobles dans ses écrits.