domingo, 30 de marzo de 2014

 Une lecture politique de l’Histoire

Avec le Cid, Corneille est entré dans l’écriture tragique avec une telle force et un tel talent qu’il ne va plus la quitter, si l’on excepte les deux comédies le Menteur (1643) et la Suite du Menteur (1644). C’est donc un deuxième Corneille qui est né et va se renouveler dans ce répertoire noble. De Horace (1640), qui vient juste après le Cid, à Suréna, (1674), sa dernière œuvre, il composa et fit jouer 21 tragédies, ce qui porte à 23 le nombre de ses pièces d’inspiration tragique écrites sans collaborateur.

Peu importe qu’il fût déclaré perdant dans le concours qu’il accepta de disputer face à Racine en 1670 – chacun écrivit sur le même sujet, lui fit Tite et Bérénice ; son rival, Bérénice, qui eut plus de succès –, il se montra toujours d’une grande force et d’une grande fécondité.

Cet ensemble tragique reprend parfois des thèmes des auteurs anciens mais, le plus souvent, préfère l’Histoire à la mythologie et propose une lecture politique des siècles passés. C’est l’histoire romaine que Corneille reconsidère surtout et qu’il projette sous son éclairage en donnant sa vision de divers événements ou de divers personnages : Horace, Cinna (1641),Polyeucte (1642), pour ne citer que les trois pièces « romaines » retenues par la postérité. Chacune de ces tragédies peut se voir comme un problème politique posé au spectateur – et, au-delà, aux rois et aux conseillers de qui dépend le fonctionnement d’un pays et d’une société.

Horace.


Horace reprend le thème, obsédant chez Corneille, de l’honneur : celui qui triomphe dans le combat entre les trois champions de Rome et les trois champions d’Albe, le Romain Horace a employé la ruse et a tué sa sœur ; il a fait triompher l’intérêt collectif, mais sans scrupule. Il est un Rodrigue assez immoral, en qui son père – le vieil Horace – et l’empereur Tulle vont finalement approuver les vertus liées au courage.

Cinna.


Cinna s’interroge doublement sur le pouvoir à travers les tourments d’un empereur, Auguste, qui affronte successivement un conflit intérieur et un conflit extérieur : il se demande s’il doit abandonner le trône, puis le conserve ; puis il découvre que son ami Cinna mène une conspiration contre lui dans le but de l’assassiner. Il pardonne. Magnanimité désintéressée ou calculée ? L’impératrice et Auguste lui-même pensent que ce geste de pardon pourra apporter une gloire éternelle à celui qui en est l’auteur.

Polyeucte


Dans Polyeucte, il est à nouveau question d’un complot, mais la révolte a ici des causes religieuses : Polyeucte se convertit en secret au christianisme et veut détruire les idoles païennes. Il pourrait payer de sa vie son action criminelle mais, au contraire, séduit ceux qui l’entourent par sa sincérité et sa force de conviction. Sa femme et ses rivaux se convertissent ou découvrent la foi chrétienne. Le thème n’est plus celui du pouvoir, mais celui d’une minorité agissant contre une doctrine établie. Au-delà de ce thème, d’ailleurs traité de façon édifiante, c’est un tableau du monde en train de changer : ce détail – l’action se passe non pas dans la capitale de l’empire, mais dans le territoire de l’Arménie alors romaine – va modifier l’ensemble de l’univers connu.

domingo, 23 de marzo de 2014

De la comédie au genre tragique.


Le théâtre de Corneille est beaucoup plus varié qu’on ne le croit. Lorsqu’il publia sa comédie le Menteur, il écrivit dans sa préface : « Je vous présente une pièce de théâtre d’un style si éloigné de ma dernière, qu’on aura de la peine à croire qu’elles soient parties de la même main, dans le même hiver. » Il venait, en effet, de faire jouer une tragédie, La Mort de Pompée.

Corneille n’aimait pas les règles et les qualifications trop strictes. Il qualifia Le Cid de « tragi-comédie » avant de le rebaptiser « tragédie ». Et il pratiqua la pure « comédie » et la « comédie héroïque » – genre noble, qui ne prétend pas au seul divertissement. Ce qui importe surtout est de noter que l’écrivain commença par des comédies et qu’à partir du Cid, il cessa d’en écrire, à une exception près.

La majorité de ses trente-deux pièces relève du genre sérieux. On raconte que Corneille suivit le conseil d’un ami lui disant que la gloire était liée au traitement des sujets graves. Une autre raison tient aussi dans la maturation du poète : au fil des années, il eut une vision de plus en plus noire et de plus en plus chrétienne de la vie et de l’Histoire. Il fut pourtant à ses débuts un remarquable auteur de comédies.

Les comédies de jeunesse


Corneille jeune fut le peintre de la jeunesse. Mélite ou les Fausses Lettres (1625), sa première pièce, la Galerie du palais ou l’Amie rivale (1633) et la Place royale ou l’Ami extravagant (1634) représentent de jeunes amoureux qui se quittent, se retrouvent, changent de partenaire, tendent des pièges pour éprouver l'autre ou mettre fin à leur relation… Il y a là une vivacité, une insolence, une liberté, une forme d’immoralité qui surprennent chez un auteur dont l’œuvre ultérieure sera de plus en plus celle d’un rigoriste observant le jeu social et politique.

En outre, l’exercice de la comédie permet à Corneille de parler de son époque, alors que la tragédie est, par principe, transposée dans un univers culturel défini, lié au passé. Il y a donc un premier Corneille tourné vers la joie de vivre et d’aimer.

Une comédie de l’illusion


Parmi ses comédies,l’Illusion comique (1636) est la plus originale. Elle garde ce climat de jeunesse, avec quelques personnages aux amours brouillonnes, mais elle est surtout marquante par sa construction et par son éloge du théâtre. Sa construction imbrique le plan de la réalité et le plan du spectacle, car le personnage du père, qui cherche à connaître le sort de son fils disparu, croit voir une action réelle et suit en réalité, guidé par un magicien, les répétitions d’une pièce où joue son fils. Lorsque ce fils meurt sous ses yeux, il croit à une mort réelle, avant de comprendre qu’il s’agit d’une simulation.

« Illusion comique » veut dire « illusion théâtrale, jouée par des comédiens ». Influencé par le théâtre espagnol (qui restera l’une de ses grandes références), Corneille crée en France une dramaturgie du jeu de miroirs, qui est une préfiguration du « théâtre dans le théâtre » – comme l’illustrera beaucoup plus tard Pirandello. Cet art du vrai et du faux est aussi une célébration de l’art dramatique. En un temps où la profession de comédien est socialement très risquée (elle est notamment condamnée par l’Église, qui excommunie les acteurs) et où les pièces ont de plus en plus de succès, l’auteur proclame le triomphe moderne du théâtre, à travers les propos du magicien Alcandre :À présent le théâtre
Est en un point si haut que chacun l’idolâtre
Et ce que votre temps voyait avec mépris
Est aujourd’hui l’amour de tous les bons esprits.

viernes, 21 de marzo de 2014

 L’œuvre de Corneille

Le théâtre de Pierre Corneille comporte deux inspirations correspondant à deux temps de sa vie. Le premier temps – le moins connu – est celui de la comédie, d’une peinture d’actions légères, insolentes, peu morales : c’est un auteur joyeux et caustique qui fait rire son public. Le second temps – malgré deux pièces comiques au début de cette deuxième période, bien plus longue que la première – est celui des tragédies. Cette deuxième inspiration, qui cherche à élever l’âme et l’esprit du spectateur, prend toute sa force à partir du Cid. Cette tragi-comédie est influencée par le théâtre espagnol mais impose une forme et une morale de l’héroïsme qui vont fonder le théâtre classique français (→ le classicisme en littérature).

Corneille donne ensuite de nombreuses tragédies, plus méditatives, très politiques, innervées d’une sensibilité cachée, empreintes à la fois d’un sens stoïcien de la vie et d’une forte croyance dans les vertus du christianisme.
Les œuvres principales sont; 
  • Mélite (1628)
  • Clitandre (1631)
  • L’Illusion comique (1638)
  • Le Cid (1637), Horace (1640)
  • Cinna (1641), Polyeucte (1642)
  • le Menteur (1643)
  • Rodogune (1647)
  • Héraclius (1647) 
  • Nicomède (1651)
  • Sertorius (1662)
  • Tite et Bérénice (1670)
  • Suréna (1674)


miércoles, 19 de marzo de 2014

 Corneille ou une vie vouée au théâtre.

Corneille fait ses études chez les jésuites de sa ville natale. Reçu avocat au parlement de Rouen en 1624, il achète deux offices. Mais c'est la carrière poétique et dramatique qui l'attire. Dès 1629, il fait jouer à Paris une comédie, Mélite, et, malgré Clitandre (1630-1631), tragi-comédie, il semble se consacrer au genre (la Veuve, 1631 ; la Galerie du Palais, 1631-1632 ; la Suivante, 1632-1633 ; la Place Royale, 1633-1634). Richelieu l'accueille parmi les cinq auteurs qui travaillent sous sa protection, mais Corneille reprend vite sa liberté, et, alors qu'il donne sa comédie la plus originale (l'Illusion comique, 1636), le succès de sa première tragédie, Médée (1635), infléchit sa carrière, confirmée par le triomphe du Cid.

Mais, si le public le suit, les « doctes » le boudent et suscitent une querelle littéraire qui ne sera close qu'en 1638 avec la publication desSentiments de l'Académie sur le Cid.

Corneille se tait pendant trois ans et finalement s'incline. Il écrit des tragédies « régulières » (Horace, 1640 ; Cinna, 1641 ; Polyeucte, 1642 ;Rodogune, 1644 ; Héraclius, 1647 ; Nicomède, 1651), entrecoupées de comédies (le Menteur, 1643 ; Don Sanche d'Aragon, 1650).

Marié en 1640 avec Marie de Lampérière, Corneille a six enfants ; son deuxième fils sera tué en 1674 au siège de Grave-en-Brabant. Académicien en 1647, il renonce à ses charges d'avocat trois ans plus tard. En 1651, l'échec de Pertharite le décourage brutalement. Pendant sept ans, il ne s'occupe que d'une traduction en vers de l'Imitation de Jésus-Christ (1656).

En 1659, il tente de reconquérir son public et donne successivement la Toison d'or (1661), Sertorius (1662), Othon (1664), Attila (1667). Mais la plupart des suffrages vont maintenant à Racine, dont la Bérénice (1670) obtient un succès bien plus vif que Tite et Bérénice, que Corneille fait jouer la même année. Après Pulchérie (1672) et Suréna (1674), mal accueillis, il cesse d'écrire, s'occupant de donner une édition complète et réfléchie de son théâtre (1682).

martes, 18 de marzo de 2014

Pierre Corneille

Poète dramatique français (Rouen 1606-Paris 1684).Pierre Corneille

Naissance
6 juin 1606 à Rouen.
Famille
Son père est « maître des Eaux et Forêts de la vicomté de Rouen », une modeste profession administrative qui le range dans la petite bourgeoisie. Sa mère est issue d'une famille d'avocats.
Formation
Études au collège des Jésuites de Rouen, puis licence de droit.
Premiers succès
Succès immédiat de Mélite, première pièce et première comédie (1629-1630). Triomphe absolu du Cid (1637), aussitôt suivi d’une vive « querelle » (polémique).
Évolution de la carrière de l’auteur :
  • – un auteur comique (1631-1645) : la Veuvela Galerie du Palaisla Suivantela Place royale, quatre comédies, de 1631 à 1634. L'Illusion comique (1636). Retour à la comédie sept ans plus tard avec le Menteur (1643-1644) et la Suite du Menteur (1644-1645).
  • – le spécialiste de la tragédie romaine et politique (1640-1652) : avec notamment Horace (1640), Cinna(1642), Polyeucte (1643), Nicomède (1651).
  • – la tentation de l’abandon : échec de Pertharite (1652) et « retraite ».
  • – le retour au théâtre : Œdipe (1659). Efforts de renouvellement avec deux « comédies héroïques » : Tite et Bérénice (1670) et Pulchérie (1672). Échec d’Agésilas (1666). Trois succès : Sertorius (1662), Sophonisbe(1663), Othon (1664).

Concurrence de plus en plus vive de Racine : demi-échec d’Attila en 1667, l’année d’Andromaque. Retraite définitive après Suréna (1674).
Mort
Le 1er octobre 1684 à Paris.



sábado, 15 de marzo de 2014






Résumé : L’Avare de Molière (1668)





Harpagon, l’avare, n’aime que son argent ; il ne voit que des voleurs autour de lui, il soupçonne tout le monde de vouloir lui voler son argent. Son fils et sa fille causent-ils à part : « Je crois, dit-il, qu’ils se font signe l’un à l’autre de me voler ma bourse. » Il fouille le valet de son fils ; après avoir visité ses deux mains, il demande les autres. Il refuse à ses enfants le nécessaire, et son fils, réduit à manquer de tout, devient joueur. Harpagon l’apprend et au lieu de lui reprocher ce vice, il lui conseille de placer à gros intérêt l’argent qu’il gagne au jeu. L’Avare songe à établir ses deux enfants sans s’inquiéter le moins du monde de leurs goûts, il a fait choix d’une riche veuve pour son fils Cléante, et pour sa fille, Élise, du seigneur Anselme, un homme mûr qui n’a pas plus de cinquante ans, mais noble, doux, posé, sage et fort riche. Son intendant, Valère, qui aspire secrètement à la main d’Élise, lui fait quelques objections.

Harpagon n’a hâte d’établir ses enfants que pour épouser lui-même une jeune fille pauvre dont la beauté l’a charmé et qui apportera en ménage, à défaut de fortune, mille qualités précieuses, beaucoup de frugalité et d’économie. Il se croit obligé de l’inviter à diner, mais il s’agit de dépenser le moins possible. Harpagon tente de s’entendre avec son cuisinier, qui est aussi son cocher, dans une scène du dernier comique.

Pendant le repas, Harpagon découvre que son fils est épris de cette même Marianne qu’il veut épouser. Mais tout à coup, un affreux malheur vient lui faire oublier tous ses projets. Il s’aperçoit qu’on lui a volé sa cassette qu’il tenait enfouie dans son jardin et qui contenait dix mille écus. Son désespoir est au comble. Il accourt, sans chapeau, et s’écrie : « Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, je suis perdu, je suis assassiné ! on m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent. »

Il appelle à son aide, commissaires, archers, prévôts, juges, potences, bourreaux.

Maître Jacques, qui a à se plaindre de l’intendant Valère, l’accuse de ce vol. Cet intendant n’est autre que l’amant déguisé d’Élise, qui tâche de gagner la tendresse d’Harpagon en donnant dans ses maximes et en applaudissant à ce qu’il fait. Valère se croit dénoncé et au langage de l’Avare, s’imagine qu’il s’agit non de sa cassette mais de sa fille, ce qui amène de plaisants malentendus. À la fin, il se trouve que ce sont les enfants d’Harpagon qui ont fait disparaître la précieuse cassette afin de forcer leur père à abandonner ses projets. Le seigneur Anselme, qui n’est autre que le père de Valère et de Marianne, renonce à Élise enfaveur de son fils, et l’Avare renonce à son tour à Marianne, consent à tout, à condition qu’Anselme fasse les frais de ces doux mariages et qu’on lui rende sa chère cassette.

La comédie de L’Avare n’eut pas d’abord tout le succès qu’elle méritait parce qu’elle était écrite en prose. On croyait à cette époque qu’une bonne comédie ne pouvait s’écrire qu’on vers.

Rousseau a taxé L’Avare d’immoralité : « C’est un grand vice assurément d’être avare et de prêter à usure, mais n’en est-ce pas un plus grand encore à un fils de voler son père, de lui manquer de respect, de lui faire les plus insultants reproches, et quand ce père irrité lui donne sa malédiction, de répondre d’un air goguenard, qu’il n’a que faire de ses dons ? Si la plaisanterie est excellente en est-elle moins punissable ? Et la pièce où l’on fait aimer le fils insolent qui l’a faite, en est-elle moins une école de mauvaises mœurs ? » M. Saint-Marc Girardin a discuté l’opinion dé Rousseau. « Harpagon, dit-il, nous amuse, non comme père mais comme avare ; et si son fils lui manque de respect, c’est que dans ce moment, l’avare, l’usurier et le vieillard amoureux, les trois vices ou les trois ridicules d’Harpagon, cachent et dérobent le pire. Quand le père oublie l’honneur, le fils oublie le respect qu’il doit à son père. Ne nous y trompons pas, en effet, c’est un beau titre que celui de père de famille. C’est presque un sacerdoce ; mais c’est un titre qui oblige, et s’il donne des droits, il impose aussi des devoirs. Je sais bien qu’un fils ne doit jamais accuser son père, même s’il est coupable, mais c’est  là le précepte, ce n’est point hélas la pratique sinon des fils vertueux. Or, Molière, dans L’Avare, n’a pas entendu le moins du monde nous donner Cléante pour un fils vertueux que nous devons approuver aux dépens de son père : il a voulu seulement opposer l’avarice à la prodigalité, parce que ce sont les doux vices qui contrastant le plus l’un avec l’autre, peuvent par cela même se choquer et se punir le plus efficacement. »


Version PDF de L'avare.

viernes, 7 de marzo de 2014

Résumé : Le Tartuffe de Molière


Le Tartuffe aussi appelé Tartuffe ou L'Imposteur de Molière, est une comédie datant de 1664. Le résumé ci-dessous retrace scène par scène cette œuvre de la littérature française.

Personnages


Mme Pernelle : Mère d'Orgon
Orgon : Mari d'Elmire
Elmire : Femme d'Orgon
Damis : Fils d'Orgon
Mariane : Fille d'Orgon, amante de Valère
Valère : Amant de Mariane
Cléante : Beau frère d'Orgon
Tartuffe : Faux dévot (accueilli par le crédule Orgon)
Dorine : Suivante de Mariane
M. Loyal : Sergent
Un exempt
Flipote : Servante de Mme Pernelle

Résumé


Acte I


Scène 1
Mme Pernelle sort de la maison d'Orgon mécontente, elle rouspette contre tout le monde (sauf Orgon et Tartuffe qui ne sont pas présent) et défend Tartuffe, vante ses mérites. Scène de présentation des personnages.
Scène2
Dorine et Cléante discutent, ils critiquent Mme Pernelle et par la même occasion Tartuffe et Orgon.
Scène 3
Conciliabule entre Elmire, Damis, Mariane, Cléante et Dorine dans le but que Cléante parle de l'hymen entre Mariane et Valère à Orgon.
Scène 4
Dorine raconte à Orgon ce qui s'est passé durant son absence de la maison. (Orgon n'étant pas présent au début de l'acte) Orgon s'intéresse plus à Tartuffe qu'à sa femme qui était pourtant malade.
Scène 5
Discussion entre frères. Cléante (beau frère d'Orgon) essaie de raisonner Orgon à propos de Tartuffe.

Acte II

Scène 1
Orgon annonce à Mariane son idée de la marier, non pas avec Valère, mais avec Tartuffe.
Scène 2
Dorine (servante), qui a entendu cette conversation, se met à défendre sa maîtresse. (celle ci ne trouvant ni le courage ni la force de parler)
Scène 3
Dorine, seule avec Mariane la critique de n'avoir rien fait pour se défendre. Mais celle-ci ne pouvait imaginer contredire son père. Dorine décide alors de l'aider.
Scène 4
Valère arrive, ayant appris la nouvelle. Honnête homme, il décide de faire ses adieux à Mariane pour ne pas l'embêter. Ils se disputent... Finalement Dorine lève le quiproquo et les réconcilie.

Acte III

Scène 1
Damis et Dorine parlent. Des bruits de pas se font entendre, Damis se cache dans la pièce afin d'écouter ce qui va suivre. En effet, Dorine est partie chercher Elmire, car elle seule est capable de convaincre Tartuffe d'oublier Mariane. (pensent-ils)
Scène 2
Tartuffe entre dans la pièce. Dorine lui annonce qu'Elmire va arriver d'un instant à l'autre pour lui parler.
Scène 3
Entre Elmire. Au fil de la conversation, Tartuffe lui déclare sa flamme. Elmire le repousse, mais sans méchanceté et dit qu'elle ne dira rien sur cette folie  à condition que Tartuffe refuse de se marier avec Marianne.
Scène 4
Damis, qui écoutait toujours, sort de sa cachette et crie qu'il va prévenir Orgon.
Scène 5
Entre alors Orgon. Damis dénonce Tartuffe à son père. Celui-ci est fort étonné. Elmire corrobore ce que Damis son fils vient de dire.
Scène 6
Tartuffe, hypocrite, se repend alors de ses paroles, tant et si bien qu'Orgon a pitié. Et il réussit même à liguer Orgon contre sa famille. Orgon ne croit plus que Tartuffe et émet même la possibilité de déshériter Damis.
Scène 7
Tartuffe et Orgon discutent. Tartuffe dit que c'en est trop, qu'il ne peut supporter la méchanceté de la famille d'Orgon envers lui, il dit qu'il va partir. Mais Orgon le prie de rester et lui demande même de continuer à parler à sa femme pour énerver sa famille et montrer que lui, Orgon a toute confiance en Tartuffe.

Acte IV

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Scène 1
Cléante essaie de dissuader Tartuffe. Il voudrait que Tartuffe parle à Orgon pour que celui-ci ne déshérite pas Damis.
Scène 2
Dorine demande à Cléante de se lier avec le reste de la famille pour dissuader Orgon de marier Marianne à Tartuffe.
Scène 3
(Tartuffe n'est pas présent dans la pièce) Orgon entre et annonce officiellement qu'il va marier Tartuffe à Mariane. Tous prient Orgon de ne pas agir ainsi, mais celui-ci est intraitable. Finalement, Elmire propose à son mari de lui montrer le vrai Tartuffe.
Scène 4
Elmire énonce les "règles du jeu". Orgon doit se cacher sous la table pour pouvoir entendre sans être vu. Elmire va convoquer Tartuffe afin que ce dernier, soit pris au piège et révèle sa véritable nature.
Il n'y a plus qu'Elmire (et Orgon sous la table) dans la pièce.
Scène 5
Entre Tartuffe. Elmire annonce à Tartuffe qu'en réalité elle l'aime. Celui-ci se fait suspicieux et dit que si elle l'aime vraiment, elle doit le lui montrer. Il veut abuser d'elle... sur place... Elmire est au martyr et essaie de prévenir Orgon pour qu'il sorte, tout en essayant de repousser Tartuffe par des discussions. Finalement elle fait semblant de céder et demande à Tartuffe de vérifier s'il n'y a personne.
Scène 6
Orgon sort. Il est triste et fâché contre Tartuffe. Sa femme n'arrive pas à croire qu'il ne sorte que maintenant. Tartuffe entre à nouveau, Orgon retourne se cacher.
Scène 7
Orgon arrête Tartuffe dans son élan. Mais Tartuffe ne semble pas embêter le moins du monde d'avoir été découvert, il se dit maître de la maison !
Scène 8
Orgon semble comprendre, et l'explique par des phrases pour l'instant incompréhensibles. Il semble très préoccupé.

Acte V

Scène 1
Orgon dit énigmatiquement à Cléante qu'il va voir "si la cassette est toujours là haut". On apprend qu'Orgon avait chez lui une cassette contenant des papiers sur un de ses amis : Argas. Ce dernier était un frondeur, (une personne luttant contre l'autorité royale) et si Orgon l'avait aidé c'était par pure amitié. Orgon en a parlé à Tartuffe et celui-ci l'a persuadé de lui donner la cassette pour que, en cas d'enquête, Orgon puisse jurer qu'il n'a pas de cassette de frondeur, sans mentir, sans pécher.
Orgon plus qu'enervé jure d'être, à l'avenir, un "diable pour les bons", mais Cléante le supplie de ne pas passer d'un extrême à l'autre.
Scène 2
Damis, apprenant la nouvelle, crie vengeance et est prêt à couper les deux oreilles de Tartuffe. (on avait pressenti cette attitude violente dès l'acte I scène 1) Cléante le calme et le radoucit.
Scène 3
Mme Pernelle arrive, dans la même humeur qu'à l'acte I scène 1 (comique de répétition) elle ne croit pas Orgon à propos de Tartuffe. Tous se repentent d'avoir agi si vite, sans savoir les armes qu'avait Tartuffe. Entre M. Loyal.
Scène 4
M. Loyal dit qu'ils doivent quitter leur maison, car elle va être vidée de tout. Néanmoins, il leur laisse une nuit.
Scène 5
Ils discutent entre eux. Mme Pernelle finit par comprendre.
Scène 6
Arrive Valère qui a amené un carrosse et qui leur donne 1000 louis pour qu'ils partent loin d'ici, car il a appris qu'Orgon au moins va être fait prisonnier. Ils s'apprêtent à monter.
Scène 7
Tartuffe arrive et les empêche de partir. Il est accompagné d'un exempt. Tartuffe souhaite enfoncer le clou.
Mais l'exempt était là pour vérifier une chose. En effet le roi avait entendu parler d'affaires à propos d'une personne qui agissait comme Tartuffe. Il a donc compris que cette personne et Tartuffe ne formait qu'un. Il a donc envoyé l'exempt faire une dernière vérification... Devant les dires de Tartuffe, l'exempt annonce à Orgon que le roi ne croit plus Tartuffe, car il l'a démasqué. L'hypocrite va donc être emprisonné.


Version PDF: Le Tartuffe 

jueves, 6 de marzo de 2014

Le Tartuffe

Tartuffe



En mars-avril 1664, Molière écrit un premier Tartuffe, en trois actes, à un moment où les dévots, groupés autour de la puissante Compagnie du Saint-Sacrement de l’Autel , sont choqués par la vie privée de Louis XIV, amant de Mademoiselle de La Vallière. À l’occasion des Plaisirs de l’Île enchantée, en mai de la même année, la somptueuse fête donnée à Versailles par le roi, la troupe de Molière joue La princesse d’Élide, Les Fâcheux et Le Tartuffe. Cette dernière œuvre connaît un vif succès, et les spectateurs cherchent à deviner quel contemporain a pu servir de modèle au personnage du héros. Aussitôt, la cabale menée par la Compagnie du Saint-Sacrement se déchaîne avec une violence bien plus grande qu’à l’occasion de la querelle de L’École des femmes, car cette fois la lutte revêt également une portée doctrinale avec la « Querelle de la moralité du théâtre », débat ancien qui se ranime alors. Le parti dévot se lance dans la bataille, avec, à sa tête, Anne d’Autriche, devenue l’ennemie de Molière, et remporte une première victoire en faisant interdire la pièce par le roi. Molière entreprend des démarches pour défendre son œuvre, mais en vain ; il reprend espoir quand un légat du Pape, le cardinal Chigi, s’y montre favorable, après une lecture privée. Pourtant, le 1er août, le curé de Saint-Barthélémy, docteur en Sorbonne, traite Molière de « démon vêtu de chair » dans un pamphlet retentissant, ce qui n’empêche pas Louis XIV d’accorder une gratification au dramaturge. À la suite de l’annulation d’une lecture dans un salon, Molière envoie un premier placet au roi, dans lequel il expose les intentions de sa comédie, se justifie, et fait allusion aux intrigues de la cabale : « Les originaux enfin ont fait supprimer la copie. » Par la suite, la Compagnie du Saint-Sacrement décide de ne plus nourrir la polémique, car, ainsi que l’écrit l’un de ses membres, « il [vaut] mieux l’oublier que de l’attaquer, de peur d’engager l’auteur à la défendre. » La pièce est représentée en privé à l’occasion de Visites, ce qui est toléré, en septembre chez Monsieur, frère du Roi, à Villers-Cotterêts, puis chez la Princesse Palatine, dans sa version en cinq actes.

La tension monte à nouveau avec la création de Dom Juan, en raison de la longue tirade prononcée par le héros sur l’hypocrisie (V, 2). Le prince de Conti*, troisième personnage de l’État, ancien protecteur de Molière revenu à la religion de façon spectaculaire, est excédé, et y trouve l’occasion d’une nouvelle attaque : « Y a-t-il une école d’athéisme plus ouverte ? [...] L’auteur confie la cause de Dieu à un valet à qui il fait dire, pour la soutenir, toutes les impertinences du monde. » La fureur des dévots est à son comble ; on menace Molière, dans un sonnet anonyme, de lui crever les yeux et de l’enfermer à la Bastille avec un vautour qui le déchirerait.

Puis les choses évoluent ; les amis de Molière se regroupent autour de Madame de La Sablière et de Ninon de Lenclos ; le 14 août 1665, Louis XIV prend la troupe sous sa protection, et, enfin, Anne d’Autriche et Conti meurent à peu de jours d’intervalle, ce qui décapite le parti dévot. Molière remanie Le Tartuffe, fait de son héros un laïc, Panulphe, et atténue certains passages, de sorte que le roi en autorise verbalement la représentation avant son départ pour les Flandres. Le 5 août, la première de L’Imposteurconnaît un succès sans précédent, mais, deux jours plus tard, alors que le spectacle est sur le point de commencer, des huissiers mandés par le Premier Président du Parlement, M. de Lamoignon, l’interdisent. Deux acteurs, La Grange et La Thorillière, partent pour les Flandres afin de remettre un second placet de Molière au souverain. « Monsieur nous protégea à son ordinaire et Sa Majesté nous fit dire qu’à son retour à Paris, elle ferait examiner la pièce de Tartuffe et que nous la jouerions », lit-on dans le registre de La Grange. Le 11 août, l’archevêque de Paris, Hardouin de Péréfixe, censure la pièce, interdisant à tous, sous peine d’excommunication, de la lire, d’en entendre la lecture ou de la voir représenter. L’affaire n’évolue que dix-huit mois plus tard, avec ce qu’on appellera « la paix de l’Église », et, le 5 février, Le Tartuffe est enfin représenté.

La violence de cette affaire en déforme sensiblement les perspectives à nos yeux. Molière n’est probablement pas un incroyant ni un contestataire, comme le prétendent ses ennemis qui voient dans Le Tartuffe une satire de la vraie religion ; car Louis XIV, qui ne plaisante pas avec les questions religieuses ne deviendrait pas le protecteur de la Troupe, à laquelle il offre 6000 livres de pension. Il est plus probable, comme le pense Raymond Picard, que notre poète attaque, au travers d’Orgon et de Mme Pernelle, qui sont les personnages ridicules, une forme austère de la religion qui n’est évidemment pas celle, plus mondaine, de la Cour. Le scandale viendrait ainsi du fait que le poète opte pour une religion raisonnable comme celle de Cléante, qui « tend au contraire à se confondre avec la morale des honnêtes gens » (R. Picard, « Tartuffe, production impie ? »).

Toujours est-il que Molière n’est assurément plus le même après les années 1664-1665. D’une part, il cesse de s’attaquer à de puissantes cabales, contrairement à ce qu’il a fait dans Le Tartuffe et dans Dom Juan, pour ne fustiger que des vices de caractère et des mœurs privées, d’autre part son inspiration s’assombrit (L’Amour médecin, Le Misanthrope, L’Avare, George Dandin en témoignent), et certains personnages jusque là sympathiques, tel le jeune premier amoureux de L’Avare, Valère, se mettent à tenir des discours bien cyniques. Cependant on peut discuter les raisons de ce changement : est-ce à cause de la gravité de cette crise dont Molière sort épuisé au terme de cinq ans de lutte, car sa santé s’est détériorée au point que la maladie l’a arrêté à deux reprises, il a perdu un enfant et connu de graves difficultés conjugales. Est-ce simplement, comme le suggère C.E.J. Caldicott (La Carrière de Molière entre protecteurs et éditeurs, Amsterdam-Atlanta, Rodopi, 1998) parce que, étant devenu comédien du roi en 1665, il se doit de divertir la cour avec ses comédies-ballets ? Les informations et les documents font ici cruellement défaut.